La fête de la Croix glorieuse (14 septembre)

Pourquoi fêter la Croix glorieuse ?
L’historique de cette fête
La fête de la Croix glorieuse rappelle deux fêtes distinctes, célébrées autrefois en des dates différentes : le 3 mai on célébrait l'Invention, c'est-à-dire la découverte, de la Sainte Croix, et le 14 septembre la fête de ce jour s'appelait l'Exaltation de la Sainte Croix. L'Invention de la Sainte Croix rappelait la découverte de la Croix du Seigneur, en l'an 326, au temps de sainte Hélène, la mère de l'empereur Constantin.
L'Exaltation de la Sainte Croix, ou fête de la Croix glorieuse, commémore aujourd'hui le retour de la relique de la Sainte Croix à Constantinople d'abord, à Jérusalem ensuite, après avoir été pendant quinze ans, de 615 à 630, aux mains des païens perses.
L'empereur Constantin, vainqueur par la Croix, lui rendait tous les honneurs dus à ce signe sacré du salut des hommes. En l'an 326, sa mère, sainte Hélène résolut, malgré son grand âge de près de quatre-vingts ans, de visiter les Lieux Saints et de chercher le bois salutaire sur lequel le Sauveur avait répandu son Sang.
Sainte Hélène fit faire des fouilles au pied du Calvaire. On y découvrit trois croix, avec les clous qui avaient percé les mains et les pieds du Rédempteur et le titre que Pilate avait fait placer au-dessus de sa tête.
Mais comment reconnaître laquelle de ces trois croix était celle du Sauveur ? L'évêque de Jérusalem eut l'heureuse pensée de les faire transporter chez une dame qui était sur le point de mourir. lLapproche des deux premières croix ne produisit aucun résultat, mais dès que la malade eut touché la troisième, elle se trouva guérie. Un autre miracle plus éclatant encore vint confirmer le premier, car un mort qu'on portait en terre ressuscita soudain au contact du bois sacré.
On commémora bientôt ces événements par une fête : celle de l'Invention ou de la découverte de la Sainte Croix. Dans le même esprit, sainte Hélène fit bâtir au lieu de la découverte une magnifique église où fut déposée la plus grande partie de cette Croix ; elle envoya l'autre partie à Constantinople, où Constantin la reçut en triomphe.
Trois siècles plus tard, vers l'an 615, sous le règne de l'empereur Héraclius Ier, les Perses s'emparèrent de Jérusalem et y enlevèrent la principale partie de la vraie Croix de Notre-Seigneur. Héraclius résolut de reconquérir cet objet précieux. Lors de son retour à Constantinople, Héraclius fut reçu par les acclamations du peuple ; on alla au-devant de lui avec des rameaux d'oliviers et des flambeaux, et la vraie Croix fut honorée, à cette occasion, d'un magnifique triomphe. L'empereur lui-même, en action de grâce, voulut rapporter à Jérusalem ce bois sacré, qui avait été quatorze ans au pouvoir des barbares. Quand il fut arrivé dans la Cité Sainte, il chargea la relique précieuse sur ses épaules ; mais lorsqu'il fut devant la porte qui mène au Calvaire, il lui fut impossible d'avancer, à son grand étonnement et à la stupéfaction de tous : "Prenez garde, ô empereur! lui dit alors le patriarche Zacharie; sans doute le vêtement impérial que vous portez n'est pas assez conforme à l'état pauvre et humilié de Jésus portant sa Croix." Héraclius, touché de ces paroles, quitta ses ornements impériaux, ôta ses chaussures, et, vêtu en pauvre, il put gravir sans difficulté jusqu'au Calvaire et y déposer la sainte relique.
A la suite de ces événements fut instituée la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, pour en perpétuer le souvenir.
Le sens de cette fête
Dans la symbolique chrétienne, la croix présente un double visage. Dans le contexte de la passion et de la mort violente de Jésus, les évangiles évoquent la croix en tant qu'instrument de torture et gibet d'infamie. A cet égard, la croix ne mérite évidemment pas de devenir un objet de vénération.
Très tôt, les chrétiens ont vu dans la croix, plutôt qu'un accessoire meurtrier, l'image du sacrifice par lequel Jésus nous affranchit du péché et de la mort. L'apôtre Paul, déjà, écrit en conclusion de son épître aux Galates : "Pour moi, il n'y a pas d'autre titre de gloire que la croix de notre Seigneur Jésus Christ" (6.14). Dans l'hymne au Christ qui ouvre l'épître aux Colossiens, on peut lire : "II a plu à Dieu de faire habiter (en son Fils) toute la plénitude et de tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, ayant établi la paix par le sang de sa croix" (1,20; cf. 2,13-15). En ce sens, la croix du Christ peut être dite "glorieuse" : telle est la signification de la fête d'aujourd'hui.
L'évangile de la fête joue sur le double sens du verbe "élever" : élever sur la croix et élever dans la gloire. La référence à Moïse et au serpent d'airain sert ici de parabole prophétique. Dans un autre passage du quatrième évangile, Jésus déclare ; "Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes", et l'évangéliste d'ajouter : "Par ces paroles, il indiquait de quelle mort il allait mourir" (12,32-33). En même temps qu'elle donne la mort. la crucifixion symbolise la victoire sur la mort.
Lorsque Jésus en fut chargé pour monter au calvaire, sa croix n'avait rien de glorieux, c'était l'instrument de supplice le plus avilissant. Paul, comme citoyen romain (Ac 22,25}, avait eu droit à la forme la plus élégante de mise à mort, l'épée. Mais Jésus n'était qu'un vulgaire condamné, livré a l'occupant romain. Ce fut la grande prouesse de Dieu, que de transformer cet odieux instrument de supplice en croix glorieuse, par la résurrection. Même la croix du bon larron devint glorieuse, car elle fut, elle aussi, porte d'entrée du paradis (Lc 23,43).
Les croix des premières églises étaient glorieuses, comme celle que l'empereur Constantin aperçut dans sa vision. C'était une croix de lumière, signe de résurrection. Plus tard, lorsqu'on représenta le Christ en croix, c'était d'abord comme ressuscité, ou dans l'habit du grand prêtre (He 4,14-15).
Au Moyen-Age, les misères des populations incitèrent à exprimer la solidarité de Jésus avec les souffrances humaines. De symbolique, l'image devint réaliste. Mais aujourd’hui, on retrouve de plus en plus le besoin de représenter le Christ ressuscité sur la croix. C’est le cas de notre église où le crucifié n’est pas douloureux, mais rempli de la douceur de l’amour de Dieu, déjà ressuscité.
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