POEMES D’UN JEUNE FRERE DU MONASTERE SAINTE-MARIE 

DANS LE CONTEXTE DE LA PANDEMIE QUI BLESSE NOTRE MONDE

 

 

HORRIBE SURPRISE

Quelques mois, 

Quelques jours, 

Quelques heures, 

Quelques minutes, 

Quelques secondes 

Plus tôt,

On allait. On venait.  

On trouvait, dans le froid,

 La chaleur de l’amour ;

Dans les effleurements du soleil,

 La  fraicheur de la vie ;

Dans l’ambiance  des cités,

L’heureux écho des  occupations ;

Dans le calme des campagnes,

La joyeuse mélodie du vent 

Se baladant entre les arbres.

Elle semblait loin, la grande faucheuse ;

Tellement loin, avant sa surprenante 

Apparition pour son sombre projet 

De crucifixion de la Ronde tout entière. 

 

 

 

 

 

CELUI  QUE TU AIMES SOUFFRE

SHADAÏ, celui que tu aimes 

Subit la  souffrance.

Un poison mortel  l’extermine.

 Ses fortifications s’ébranlent.

Seules tiennent sa foi et son espérance. 

Viens, parle,  impose la vie,  dis ça suffit ! 

 

 

N’AIE PAS PEUR JE SUIS LA

L’espérance est belle en toi,

Plus  belle que la polyantha :

La déesse des fleurs – elle se fane.

L’espérance, jamais.

 

La persévérance est forte en toi,

Plus forte que l’hercule des animaux :

La baleine bleue – elle meurt.

La persévérance, jamais.

 

Je t’ai paré de ces Joyaux cachés.

Ils sont la marque de ton âme.

Les épreuves s’inclinent

Lorsqu’elles les aperçoivent.

 

Fais leur appel, dis-leur, montez ! 

Brisez les murs de mes doutes.

Sortez !

Faites-moi croire à la Vie.

 

 

MOI TOUT LE MONDE

Tu sais, 

Je suis Tout le Monde.

Tu sais ce que Tout le Monde pense et fait.

Tu sais où Tout le Monde va.

 

Tu vois, 

Je suis Tout le Monde.

Tu vois comment tout le monde te traite,

Tu vois comment il parle de toi, se flatte.

Tu vois comment il se trompe sur toi et sur lui-même.

 

Tu comprends, 

Je suis Tout le Monde.

Or Tout le Monde est malade

Mais ce n’est qu’aujourd’hui seulement 

Que Tout le Monde reconnaît son état.

N’est-ce pas l’heure du salut ?

 

Tout le Monde n’est rien sans toi,

Tout le Monde ne peut rien sans toi,

Tout le Monde ne possède rien sans toi,

Tout le Monde tourne en rond sans toi,

Tout le Monde s’égare sans toi.

Aujourd’hui, humilié, Tout le Monde t’espère. Où es-tu ?

________________ Moi, JE SUIS, je ne t’ai jamais quitté.

 

 

LE MESSAGER

Tous les mots  sollicités

Pour décrire ce malheur disent :

– « Pas moi –

Je suis confiné – va voir un autre. »

La peine me  ronge,

Elle ronge tout en moi.

L’écho d’une tendre mélodie 

Arrive jusqu’à moi.

C’est la liberté qui chante.

Elle chante l’espérance :

Ces jours de malheur passeront.

L’univers se remplira de rire,

Les larmes tariront. 

Ce sera la fête partout.

On pensera à ceux qui sont partis

Avec l’espoir que la vie leur a sûrement 

Repris  la main et qu’ils exultent dans l’au-delà.

L’amour, l’âme de l’existence,

Sera la guest-star à tous les rendez-vous

Du nouveau printemps de la vie.